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The Out Campaign: Scarlet Letter of Atheism

2008/03/25

Paris en mars - 1er chapitre

Faut que je vous parle de notre dernier voyage à Paris.

Compagne Extraordinaire a été invitée à titre de conférencière pour
Intracom 2008 à Paris, je me suis offert pour transporter les valises mais on s’est embarqués pour pas mal plus que cela. Rappelez vous la tempête de neige du 8 mars sur Montréal. L’enfer blanc!

Aller à Paris c’est toujours agréable. On ne se fatigue pas des Champs Élysées, de l’Arc, du Louvre, des petits restos du quartier St-Michel et j’en passe. De plus, cette fois, nous avions décidé de prendre un vrai 2-3 jours de vacances et on planifiait aller faire un tour dans la vallée de la Loire pour voir les châteaux. En plus on avait réservé une nuit dans un petit château, le
château de la Vilaine un endroit charmant, selon le site internet. Mais je me devance.

On se pointe donc à l’aéroport Trudeau de Montréal le 8 mars en fin d’après midi. Il fait déjà mauvais mais on joue le jeu pareil. Je vous épargne les détails normaux de passer la sécurité etc. Rien de spécial.

On se retrouve donc à la barrière 57, vol d’Air France (AF345) en partance à 17h30. Par contre, le Boeing 747 qui devait nous amener en France n’est pas encore atterri et on ne voit ni ciel ni terre. Tout voyageur averti sait que le vol sera annulé; on se prépare au pire, on l’a eu.

Vers 19h00, pas de nouvelle d’Air France. On attend des nouvelles, on est en train de faire le plein, on est en train de monter les bagages, on nettoie la cabine. Mais rien de cela ne tient c’est clair. Assis à la porte 57, nous sommes à peu près à 20 mètres du nez de l’appareil et à certains moments on ne le voit même pas. La neige vole, virevolte, survolte. À un moment donné on entend du tonnerre, absolument. Compagne Extraordinaire et moi on ne ne veut même plus partir.

Ça retarde, si tire, pis ça pousse, pis ça gosse. À 20h30, Air Canada, (avec qui je ne suis habituellement pas en amour) la porte d’à côté annonce que ses vols sont annulés et offre une compensation (repas et hôtel) à ses clients. Sont ben fins.

Je m'étais mis juste devant le comptoir et je demandais des nouvelles, n'importe quelle nouvelle batince mais des nouvelles. Quand Air France se rend compte qu'on va être pas mal en retard, ils annoncent qu'ils vont nous donner des coupons. Lorsque l'annonce a été faite, j'étais le premier à recevoir le coupon de repas de 25$ qu'Air France a bien voulu nous donner pour s'acheter à manger en attendant les prochaines nouvelles. Sauf que, les passagers des Air canada, KLM et autres de ce monde sont déjà en ligne depuis un bout. Les aéroports ne sont pas des endroits où on va habituellement souper, donc très peu de restos, les lignes sont très longues et très lentes. On attend près de 40 minutes mais on a avancé de quelques pieds. Je vais voir ce qui se passe au comptoir, il n'y a qu'un pauvre bougre qui flip des burgers - c'est tout ce qu'il reste - comme un damné, un con-damné disons. Il y a bien une jeune fille à la caisse et je lui demande pourquoi le pauvre gars est seul.

"Savez habituellement tout le monde est parti, comptez vous chanceux qu'on soit encore ouverts"... La conversation s'enligne pas du bon bord, pas une minute. "Pensez pas que vous pourriez l'aider à faire les burger, quèque chose?" "Ben non, moi j'suis à la caisse et les règles sont que si je manipule de l'argent j'peux pas faire de bouffe" - Ahhhh moi qui suis professionnellement un gars de processus, j'apprécie à sa juste valeur comment cette fille là respecte les règles et je me dis j'espère que le feu prendra pas parce qu'elle va mourir attachée à sa caisse. Je retourne à ma compagne et on décide que finalement on a pas si faim que ça et on retourne à nos sièges, et on continue de prendre notre mal en patience et on attend l’heure de départ. De demain.

Aye! Air France, pis, les nouvelles! On fait quoi?

« On n’fait rien m’sieur » de dire le préposé – on y r’viendra au préposé plus tard. On petit maudit fendant d’fançais avec le sourire étampé dans le visage. Mais je m’égare. Je m'aérogare (OK facile mais j'pouvais pas la manquer).

Vers 21h00, le commandant de bord nous annonce que : « Mesdames et messieurs, les aéroports de Montréal viennent de nous informer qu’ils ont cessé les opérations portuaires pour la journée (ouains que j’me dis, faut pas être devin pour savoir ça her Capitan) aussi nous nous voyons obligés d’annuler le vol 345. Veuillez demeurer ici pour que nous puissions vous informer de l’heure du départ de ce vol qui se fera selon toute vraisemblance demain. Nous allons aussi vous informer où aller reprendre vos bagages qui ne pourraient rester dans l’avion ».

La j’me dis « quesse qui veut dire « selon toute vraisemblance », ils colleront toujours ben pas le 747 à terre jusqu’à lundi ». Il est 22h00… pas de nouvelles. « Aye coudonc messieurs les préposés, c’est tu si compliqué que cela nous dire le carrousel où nos bagages seront sortis?» À 22h30, on nous informe qu’on peut quitter, que nos bagages seront au carrousel #4.

Bon, ok, ça avance.

On descend vers les bagages qui commencent à apparaître. J’sais pas si vous êtes comme moi mais mes bagages ne sont jamais, pas une fois sortis les premiers pis j’voyage pas mal. Donc, comme à l’habitude, nos bagages se font attendre. Mais là il y a quelque chose qui cloche. Ça doit faire au moins 35 minutes qu’aucun bagage n’est sorti!!! On s’adresse au préposé (c’est ça le même prépose au sourire étampé) et il nous dit de ne pas nous inquiéter que les bagages vont venir (premier mensonge d’une longue série ce soir là). J’ai décidé de vous épargner les multiples allers-retours avec « le préposé » mais à 01h00 du matin, Compagne Extraordinaire saute un coche.

« Là c’est N’IMPORTE QUOI!!! on se fait niaiser depuis trois heures, vous allez nous dire ce qui ce passe avec nos bagages » qu'elle lui dit. Moi je dis « oublie ça on s’en va à la maison, qu’ils les surveillent nos bagages ». « Meuh non m’sieur vous ne pouvez pas sortir des douanes sans bagages » que le préposé me dit. « Meuh oui m’sieur je le peux parce que le monsieur aux douanes n’a aucune espèce d’idée combien de valise j’avais » et de ce pas je pars vers les douaniers qui me confirme la même chose.

On apprend finalement qu’il y a un bris d’équipement (le convoyeur qui sort les bagages de l’avion s’est brisé) mais Air France a pris 2 heures pour nous le dire. On nous informe finalement qu’on peut sortir sans bagages (quin, r’garde donc ça).

Sauf que…

Sauf que Compagne Extraordinaire et moi, on voyage léger. À notre arrivée, on a mis nos manteaux d’hiver dans nos bagages qui sont restés dans le ventre du 747. Dehors on a déjà plus de 30cm de neige de tombés. Fait frette en taboire, on est fatigués, stressés, encore en maudit mais pas l’un contre l’autre, tant mieux. Donc en chemise et blouse, on sort dehors, on cours vers l’auto dans le stationnement, on démarre le moteur, chauffage au bout et on pars en route vers la maison.

Nous sommes quand même parmi les chanceux parce que la plupart des autres voyageurs sont soit des citoyens français qui voudraient bien retourner à la maison, ou encore des gens qui ne sont pas de Montréal et qui doivent se trouver un nid pour coucher. Oubliez ça, les passagers d’Air Canada et des autres lignes qui ont annulé il y a 5 heures sont tous dans les hôtels.

On sort du stationnement, il fait vraiment mais vraiment mauvais. J’ai peur de me planter dans un banc de neige, de manquer une bretelle d’accès pour la 40. En souliers et chemise ça serait parfait, juste parfait. Ah pis j'oublie de vous dire que nous le réservoir d'essence est bas. Je m'étais dit que je ferais le plein en revenant. Mais la petite lumière qui m'informe que je suis un pauvre con qui n'a pas mis d'essence s'allume presque tout de suite. Heureusement, il y a une station tout de suite à la sortie mais, évidemment, c'est un libre service. Chemise et soulier, tempête, vents, pis je suis dehors en train de pomper... du gaz. OK on repart.


Finalement, le parcours de 25 minutes nous a pris 1 heure mais on est arrivés sains (disons) et saufs à la maison. Évidemment, ça fait 7 heures qu’il neige; l’entrée est remplie, la rue n’est pas déneigée mais je me donne un élan, j’enligne l’entrée et j’accroche le dessous de l’auto sur le banc de neige, la moitié de l’auto dans la rue, l’autre dans l’entrée, plus ou moins.

En souliers et chemise, on s’enligne sur la porte d’entrée, la neige entre dans nos vêtements de partout, on ouvre la porte, fait chaud en dedans, c’est sec en dedans. On garoche nos vêtements par terre, on monte au lit. Le chat monte avec nous.

Bonsoir, bonne nuit.

Le reste va venir dans un deuxième message.

Stay tuned!

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