On s’était laissés alors que Compagne Extraordinaire et moi venions d’aller se coucher le premier soir du voyage. On a bien dormi, merci de vous en préoccuper.
Si vous ne l'avez pas lu, cliquez ici pour le premier chapitre.
Le lendemain, dimanche donc, on se repose à la maison, ensevelie de quelques 40cm de neige. L’auto, souvenez vous, est montée sur le banc de neige, la moitié arrière dans la rue. Faudra que je me charge de régler cela quelque temps. Mais je vous l’épargne parce que ça ne fait pas partie du voyage.
En fin de journée, et étant donné qu’Air France nous avait informés que le vol était à 21h45, on est pas pressés mais on décide de se rendre à l’aéroport vers 19h00, on a le temps en masse!
Vous auriez dû voir ça vous autres!
L’aéroport Pierre Trudeau n’est pas équipé pour ce genre de situation. Les multiples vols annulés et des centaines de passagers qui ne réussissent pas à partir pendant deux jours ont fait des ravages. La place avait l’air d’une zone de guerre. Des restes de repas non finis (c’est l’accueil Bonneau qui aurait été content), des couvertures qui avaient été prêtées par les compagnies aériennes, sont éparpillées un peu partout. C’était beau à voir.
On se pointe dans la ligne des passagers d’Air France mais on nous avise qu’ils vont traiter les passagers des vols qui étaient prévus pour partir ce soir là. !!! Mais on va jamais partir à 21h45 bordel?
Compagne Extraordinaire s’enligne donc dans la file de quelques 200 personnes et moi je pars chercher mes bagages – savez ceux qu’on a attendus plus de 2 heures hier. Faut admettre que les bagagistes avaient fait un bon job. Toutes les valises sont dans une zone improvisée mais bien surveillée par nos amis d’Air France. En dedans de 10 minutes j’avais mis la main sur nos valises et je retourne en ligne avec ma blonde.
Vous vous rappelez des coupons qu’on n’a pas pu utiliser hier soir? Ben je les ai en poche et je me dis que je vais les utiliser. Étant donné qu’on est pas encore passés la sécurité il y a des restos, du moins ce qui passe pour des restos dans un contexte aéroportuaire.
Je me mets en ligne (encore) pour le comptoir express du St-Hubert. La jeune fille (qui aurait dû être à l'autre comptoir hier soir) accepte les coupons même si la date n’est pas la bonne, m’avise même que mon achat est inférieur à la valeur du coupon et qu’on va perdre la différence. J’achète une bouteille d’eau et je rejoins Compagne Extraordinaire. Je vous épargne les détails du « repas » mais imaginez vous manger du St-Hubert une main sur les bagages ou adossé au mur.
Bon, la ligne avance. On se rend au comptoir, les gens d’Air France sont compréhensifs, tout le monde est à bout. On nous remet un autre coupon de bouffe de 25$ et je demande pourquoi???
« Le toit de l’entrepôt du traiteur s’est effondré pendant la tempête et il n’y aura aucune nourriture à bord »
?&*(%&?5 de &*)*&?*&?* de &**?&$?% de !!!!!! Là je commence sérieusement à avoir mon cibole de voyage.
« Ça vous tentait pas d’appeler Subway??? Ils vous auraient fait 250 trio sandwich et chips assez vite merci »
« Ben non m’sieur nous avons une entente exclusive et blablablabla ». Avis aux voyageurs d’Air France. N’essayez pas de leur faire entendre raison, vous auriez plus de chance de faire comprendre à un Éthiopien de manger lentement dans un buffet chinois.
On passe la sécurité rapidement, on se garoche sur les « dépanneurs d’aéroports » pour s’acheter des sandwiches, des chips, du chocolat, des noix, n’importe quoi pour le vol-qui-n’a-pas-de-bouffe! Mais il ne reste rien, absolument rien et je n’exagère pas. Comme si une nuée de sauterelles ou une bande de grenouilles (tient, c’est exactement ce qui est arrivé anyway) étaient passées.
On retourne à la porte 57 les mains vides. Il est maintenant 21h00, c’est ça, on est déjà en attente de quelque chose depuis 2 heures. Porte 57, le même personnel qu’hier soir, le même petit fendant avec le sourire étampé dans le visage me tombe déjà sur les nerfs. Et dans mon fond des fonds, je le sais qu’on ne partira pas à 21h45.
« Mesdames et messieurs, nous allons procéder à l’embarquement du vol Air France 345… » connaissez le message par cœur probablement. Mais il n’est que 21h15!! Cibole j’avais tort on embarque.
21h40 : « Mesdames et messieurs, bonsoir et bienvenue sur le Vol 345 d’Air France, ici la cabine de pilotage (cibole sont avancés les Français les cabines parlent). Nous accusons un léger retard dans l’embarcation des bagages et nous allons probablement partir avec 20 minutes de retard. Nous allons vous garder informés des développements »
Tabar de cib de..
22h30 : « Mesdames et messieurs ici le commandant. Dû à des circonstances hors de notre contrôle, il y a eu un bris d’équipement et l’embarquement des bagages sera retardé davantage. Nous allons vous garder informés des développements »
Tabar de cib de..
Là, Compagne Extraordinaire et moi on est exténués, elle met son bandeau sur les yeux, se couche tant bien que mal et, je crois, s’endort. Je fais pareil.
23h45 : « Mesdames et messieurs, ici le commandant. Nous avons reçu l’autorisation de décoller, nous allons donc nous diriger vers la baie de déglaçage et ne serons en mesure de partir pour Paris. »
Savez vous le temps que ça prend déglacer un 747 qui est pris dans une tempête de neige depuis 2 jours???? J’vais vous l’dire. 1 heure et quart!
01h30 : On décolle. Dans un 747 sans bouffe, en direction de la France où la tempête que nous avions les deux derniers jours en a poussée une autre sur les côtes de l’Europe. La rumeur c’est qu’il y a des vents entre 80 et 120 km/h.
J’ai hâte d’atterrir sans bon sens.
Aye, merci de me lire, on continue dans le prochain, et dernier, chapitre.
No comments:
Post a Comment